Le mont d’Uzore
Silencieux spectateur des amours d’Astrée et de Céladon, (les héros du roman “l’Astrée” de Honoré d’Urfé), le Mont d’Uzore est une butte volcanique émergeant au coeur de la plaine du Forez. Protecteur naturel de la maison d’Isaure (toujours dans “l’Astrée”), son sommet culmine à 540 m (soit près de 200 m au-dessus de la plaine).
Il s’agit d’un « dyke », c’est à dire d’un filon de roche magmatique mis à jour par l’érosion. Les formations volcaniques s’étendent sur cinq à six kilomètres de long sur quelques centaines de mètres de large. L’apparition de la lave est liée à un effondrement qui est à l’origine de la plaine du Forez et qui s’est produit il y a 15 à 20 millions d’années.
La roche est une Basanite, une roche compacte pauvre en silice, proche du Basalte. Elle a été longtemps exploitée pour l’empierrement des routes dans plusieurs carrières. La plus importante de celles-ci, exploitée encore il y a une cinquantaine d’années, est située sur le versant ouest (Chalain – Montverdun).
La Faune et la Flore
Sa position, au centre de la plaine du Forez et à cheval sur les coteaux basaltiques du mont d’Uzore fait de Saint-Paul une commune dotée d’un fort héritage écologique sensible. Son environnement a été remarqué au titre de deux classements en « Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique » :
– La zone de la Plaine : Connue pour ses étangs, la plaine du Forez associe aux zones humides des espaces modérément perturbés d’herbages, de bois ou de bocage qui garantissent une cohérence favorable aux différentes espèces.
Les observations de peuplements d’oiseaux et de la flore traduisent une diversité spécifique. En 2016, on identifie au sein de cette zone pas moins de 72 espèces particulières de plantes et 97 espèces particulières de faune (batraciens, insectes, mammifères, reptiles, poissons et surtout d’oiseaux) dont une part importante est protégée.
– La zone du Mont d’Uzore : L’ensemble volcanique représente une unité géologique et botanique homogène. Il est composé de grandes surfaces recouvertes par des formations végétales de Chênes pubescents et d’anciennes carrières actuellement occupées par des fourrés ou des pelouses sèches (résultant du déboisement ou du pâturage). Cet ensemble est doté d’une flore recherchant particulièrement la sécheresse (le basalte induisant une évaporation plus importante des précipitations). Le site est bien connu pour sa richesse botanique notamment ‘l’Ornithogale des Pyrénées’, ‘l’Orchis Bouc’ ou le ’Micropus dressé’ (protégée).
Les étangs
Certains étangs ont été aménagés dès le Moyen-âge (1233 pour l’étang d’Uzore). Très présents sur la commune, ils sont mentionnés dès 1438 pour leur exploitation piscicole : carpes, tanches, brochets… Les Comtes décidaient d’effectuer une pêche en novembre et une en mars.
Les étangs de la région de Saint-Paul furent parmi les plus importants et les plus rentables de la Seigneurie Forezienne. Ils permettaient notamment l’alimentation de nombreux autres étangs du comté en « norrins » (alevins de poissons) et généraient annuellement un revenu assez conséquent.
A la révolution, les étangs couvrent environ une centaine d’hectares.
Aujourd’hui, ils appartiennent à différents propriétaires. Ils constituent une réserve de faune et de flore exceptionnelle et sont un atout environnemental majeur.
